Dans le bulletin d’avril 2025 de l’Association Les Ami.e.s de la Commune de Paris 1871
Le Grand Final
Écrit à quatre mains, déjà paru en Italie, ce livre est un roman ou plutôt une fable, tel qu’il se définit lui-même au fil des pages. Une fable à suspense…
Il met en scène un assortiment de personnages « à la Pennac », pourrait-on dire, de genre, d’âge et de milieux très différents, mais partageant presque tous un vécu plutôt en marge, volontairement ou non. Au fil des rencontres, ils se retrouvent à imaginer, puis à organiser un événement extraordinaire, vraiment extraordinaire, pour l’anniversaire des 150 ans de la Commune, un véritable assaut du ciel.
On est très loin ici de l’étude historique, on n’apprend pas grand-chose sur le déroulement de ses 72 jours. C’est l’histoire imaginaire d’une reconquête de la mémoire, le rêve d’une revanche bien méritée.
De quoi la Commune est-elle encore le symbole, un siècle et demi plus tard ? Des vieux militants vaincus, s’accrochant à leurs interprétations politiques, jusqu’aux plus jeunes, grandis et survivant dans un autre monde, maîtrisant d’autres moyens d’expression ou de lutte contre le système, chacun est – ou se découvre – à sa façon, héritier de la Commune. Et c’est l’action qui les réunit.
Les portraits sont bien campés (on y croise même FrançoiseBazire, notre ancienne secrétaire générale !), c’est un récit plein de tendresse, de facétie, de clins d’œil, d’optimisme, qui fait du bien par les temps qui courent. On jubile à voir l’ingéniosité de « ceux qui ne sont rien », mais sont partout, mettre en échec tous les vilains.
L’écriture emprunte au polar, le langage est moderne, familier. On sent l’intention de s’adresser à tous. Sauf bien sûr à ceux qui rechigneraient devant un genre jugé sympathique, maistrop léger, pas assez sérieux.
Certes, quoique… « Mettre toutes nos forces en commun », n’est-il pas ce qu’il y aurait de plus sérieux à faire, justement ?
Valérie Martineau
Dans « La Raison » de septembre 2025
Le grand final de Krill&Zon
On peut dire ce que l’on veut, il est assez difficile de trouver des romans mêlant références historiques et humour. Celui-ci le fait dans des proportions qui me semble équilibrées.
L’histoire se passe en plein Covid, en plein Paris, nous sommes en 2021. Nous y faisons la connaissance de multiples personnages dont la rencontre improbable dans un restaurant de la butte aux cailles resté secrètement ouvert va les entrainer dans un projet délirant, qu’ils appelleront leur « fable ».
Ainsi, un ancien militaire, un berger corse, une jeune callgirl, une professeure, un hacker et bien d’autres… vont œuvrer pour offrir aux parisiens un événement hors du commun. Leurs motivations sont diverses mais tous acceptent de se lancer dans cette aventure qui donnera des cheveux blancs au commissaire chargé tout d’abord de résoudre une affaire de braquage. Car tout commence par cela…
Et les références historiques dans tout cela ? Légèrement évoquée, c’est pourtant la Commune de Paris qui est au centre de ce roman. Le but final des protagonistes étant de fêter les 150 ans de la Commune avec panache, entrainant la colonne Vendôme avec eux.
Pour les amoureux de l’énorme le chou à la crème qui surplombe Paris, je déconseille cette lecture, ils pourraient en attraper des boutons. Pour tous les autres qui ne voient dans le « Sacré-Cœur » qu’une revanche du cléricalisme contre les courageux défenseurs de la Commune, je conseille fortement ce roman fort distrayant.
Une histoire rafraichissante écrite à deux mains, tout d’abord pour les lecteurs italiens puis, bonne idée, pour les lecteurs français !
Sylvie Midavaine